Bric à bracCHSCT_Conditions de travail

Stagiaires EPS, une entrée dans le métier par une porte dérobée !

Un scandale sur la forme…

Comme chaque année désormais, l’affectation de nos jeunes collègues stagiaires s’est faite le 17 juillet…Plutôt coquasse comme date d’arrivée, au moment où tous les établissements scolaires ont fermés leurs portes et où une grande partie des collègues sont parti.es en vacances. #bienveillance #attractivité…

Sans vouloir trop s’auto-congratuler, heureusement que le SNEP-FSU Bretagne est encore sur le pont à cette date, car finalement, c’est quasiment le seul contact « en vrai » que les collègues ont pu avoir –> Infos sur l’établissement d’affectation, sur la rentrée à l’Inspé de fin août, sur la rentrée en établissement en septembre, sur la ré-inscription à la Fac (doit-on, peut-on,…?)
Par notre réseau militant, nous arrivons ici ou là à « offrir » le mail ou téléphone d’un.e ou plusieurs collègues du nouvel établissement, mais pas pour tous et toutes.

L’Administration de l’Education Nationale promeut régulièrement la bienveillance, le bien-être, l’attractivité, mais dans la réalité du quotidien, on en est parfois bien loin…

Comment peut-on délaisser autant l’accueil réservé à ces jeunes lauréat.es ; Dans quelle boîte, dans quelle association, dans quel administration est-on accueilli.e de la sorte ? L’éducation nationale s’en foutrait que cela ne serait pas pire ! Quels souvenirs laisseront ces premiers jours d’affectation ? Avec quelle image, quelle confiance en leur employeur nos jeunes collègues vont-ils.elles commencer leur carrière ?


Au-delà de la forme, c’est aussi sur le fond que nous émettons de sérieuses critiques.
Effectuer un stage, pour notre ministère, ce n’est désormais plus finir de se former avec ses pairs, en entrant progressivement sur le terrain pour goûter et découvrir toutes les vicissitudes de notre métier. NON, pour le Rectorat, affecter un stagiaire, c’est avant tout avoir identifié des « postes berceaux », ou des « bouts » de postes correspondant à un volume d’heures suffisant à combler, un peu partout sur l’académie.

– Peu importe que le lieu ne soit pas proche des centres de formation (situés à Rennes ou Brest), qu’il soit en REP (Réseau d’éducation prioritaire, alors que le ministère le déconseille…)
– Peu importe que le nombre d’heures ne soit pas à hauteur des 20h règlementaires puisque seront trouvées des double-affectations qui, par jeu d’assemblage entre 2 établissements, tomberont bien sur 20h ! (c’est le cas pour 6 stagiaires cette année dont 2 d’entre eux qui complètent leur service pour 4h dans le second établissement !),
– Peu importe que le service comporte des heures sup’, la mission de professeur principal (c’est contraire aux règles édictées par le Rectorat lui-même! Mais cela se produit quand-même car dans plusieurs cas, l’établissement ne savait même pas qu’un.e stagiaire allait être affecté.e !),

– Peu importe qu’il n’y ait pas de collègue volontaire pour assumer la mission de tuteur !

C’est aussi, comme l’an dernier, des erreurs comme pour une stagiaire affectée à mi-temps (modalité d’affectation réservée aux lauréats non-titulaires d’un Master MEZEF ou issu d’un concours interne) alors qu’elle devait l’être à temps complet !

Et puis, comme si le tableau n’était pas assez sombre, nous constatons également un nombre impressionnant de jeunes collègues affectés en Bretagne mais issu d’académie plus ou moins éloignées (3 de Lille, 2 de Nantes, 7 de Normandie, 1 de Bordeaux). Plusieurs venaient de Toulouse, Orléans l’an dernier.

Comment se sentir épaulé.e, comment se sentir serein.e et confiant.e pour faire ses 1er pas d’enseignant.e dans de telles conditions d’accueil ? Nos nouveaux.velles collègues nous témoignaient (au militant.es du SnepFsu) déjà au cours de l’été : Heureusement que vous êtes là

Alors, oui, nous continuerons notre engagement pour accueillir du mieux possible nos jeunes collègues. Nous avons ainsi tenu une permanence d’accueil le mercredi 27 août, jour de l’accueil officiel du Rectorat et de l’Inspé à Rennes puis avons organisé une visio-réunion de début d’année (mercredi 3 septembre) pour répondre du mieux possible aux diverses interrogations, démêler certaines situations ou éclaircir certains points de fonctionnement.

Mais nous essaierons aussi, avec la profession, d’agir sur les causes politiques de ces situations, à savoir la gestion austéritaire, qui s’avère maltraitante et dégoute de plus en plus de collègues. Nous agissons pour revenir à un système d’affectation qui retrouve enfin le sens et la possibilité d’un accompagnement bienveillant, où l’aspect pédagogique ne passera plus derrière l’aspect financier.

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